Peut-on travailler avec une fracture du scaphoïde ?

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Oui, il est possible de travailler avec une fracture du scaphoïde, mais cela dépend fortement de votre activité professionnelle et du type de traitement choisi. Nous vous accompagnons ici pour comprendre cette blessure du poignet, ses implications concrètes sur votre vie professionnelle et les meilleures stratégies de reprise. Voici ce que nous allons voir ensemble :

  • Les caractéristiques de cette fracture souvent sous-estimée
  • Les délais d’arrêt selon votre profession et le traitement
  • Les précautions à prendre pour éviter les complications
  • Nos conseils pour une reprise progressive et sécurisée

Qu’est-ce qu’une fracture du scaphoïde ?

Le scaphoïde est l’un des 8 petits os qui composent le carpe, cette zone articulaire située entre l’avant-bras et la main. Positionné à la base du pouce, il assure le lien entre le radius et la main, jouant un rôle central dans tous les mouvements du poignet : flexion, extension et inclinaisons latérales.

Cette fracture représente environ 60 % des fractures du carpe, ce qui en fait la plus fréquente à ce niveau. Elle touche majoritairement les hommes jeunes, avec un pic autour de 25 ans. Le problème principal du scaphoïde réside dans sa vascularisation fragile : certaines zones de l’os sont moins bien irriguées par le sang, ce qui ralentit considérablement la consolidation et augmente les risques de complications.

Comment survient une fracture du scaphoïde ?

Le mécanisme est presque toujours le même : une chute sur la main avec le poignet en extension forcée. Imaginez que vous tentez d’amortir votre chute en tendant le bras : l’impact se concentre alors sur le scaphoïde, qui se brise sous la pression.

Les contextes les plus fréquents incluent :

  • Une chute banale de sa hauteur (glissade, faux pas)
  • Un accident sportif (roller, vélo, moto, sports de contact)
  • Un accident de la route
  • Une réception ratée lors d’une pratique sportive
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Le traumatisme peut être à basse énergie (simple chute domestique) ou à haute énergie (accident de moto), ce qui influence la gravité de la fracture.

Quels signes doivent alerter ?

Nous insistons sur ce point : une douleur modérée n’exclut jamais une fracture du scaphoïde. Voici les symptômes qui doivent vous alerter après une chute sur le poignet :

  • Douleur localisée dans la tabatière anatomique (ce petit creux entre le pouce et le poignet)
  • Douleur accentuée lors de la compression axiale du pouce
  • Gonflement du poignet, parfois discret
  • Limitation des mouvements, surtout en extension
  • Douleur persistante plusieurs jours après le traumatisme

Le piège : vous pouvez encore bouger votre poignet et utiliser votre main, ce qui conduit souvent à minimiser les symptômes et retarder la consultation. C’est pourtant ce retard diagnostic qui mène aux complications les plus graves.

Comment confirmer le diagnostic ?

Toute douleur du poignet après une chute justifie une consultation médicale rapide. L’examen clinique ne suffit pas : des examens d’imagerie sont indispensables.

Les radiographies standard du poignet (face, profil et incidences spécifiques du scaphoïde) constituent le premier examen. Le problème : elles peuvent être normales dans les premiers jours, alors que la fracture existe bel et bien.

En cas de doute, deux options s’offrent au médecin :

  • Immobiliser le poignet et refaire des radiographies après 10 à 15 jours
  • Réaliser un scanner ou une IRM immédiatement (examens plus précis qui détectent les fractures invisibles à la radio)

Cette prudence diagnostique est essentielle : une fracture méconnue évolue presque systématiquement vers la pseudarthrose et l’arthrose précoce du poignet.

Peut-on continuer à travailler avec une fracture du scaphoïde ?

La réponse dépend de trois facteurs : votre profession, le type de fracture et le traitement mis en place. Nous vous déconseillons fermement de poursuivre votre activité sans avis médical, car les risques de complications sont majeurs.

Une fracture non traitée ou mal immobilisée ne consolide pas. Vous risquez alors de développer une pseudarthrose (absence de consolidation après 6 mois), qui nécessitera une chirurgie lourde avec greffe osseuse et entraînera une perte définitive de force et de mobilité.

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Le port d’une immobilisation stricte pendant 8 à 12 semaines rend impossible la plupart des activités manuelles. Même pour un travail de bureau, l’utilisation d’un clavier ou d’une souris sera limitée, surtout si votre main dominante est touchée.

Quels types de travail sont compatibles avec ce type de fracture ?

Nous distinguons trois catégories professionnelles :

Travail de bureau ou administratif : reprise possible relativement rapidement, surtout après chirurgie. Vous pourrez utiliser un ordinateur avec des adaptations (clavier à une main, commande vocale, souris pour l’autre main). La frappe restera limitée mais faisable avec la main non dominante.

Travail manuel léger : si votre activité nécessite une préhension fine mais sans port de charge (coiffure, secrétariat médical, vente), la reprise sera progressive et dépendra de la consolidation. Comptez au minimum 6 à 8 semaines après chirurgie, 3 mois avec traitement orthopédique.

Travail physique ou manuel lourd : si vous êtes artisan du bâtiment, manutentionnaire, cuisinier ou sportif professionnel, l’arrêt de travail sera obligatoirement long. Le port de charges, les vibrations et les contraintes mécaniques sont incompatibles avec la consolidation osseuse. Comptez 3 à 4 mois minimum, voire 6 mois selon les cas.

Combien de temps d’arrêt de travail prévoir selon le traitement ?

Nous vous proposons un tableau récapitulatif basé sur notre expérience et les données médicales :

Type de traitementTravail de bureauTravail manuel légerTravail physique
Plâtre/attelle (8-12 semaines)2 à 3 mois3 à 4 mois4 à 6 mois
Chirurgie par vissage3 à 6 semaines2 à 3 mois3 à 4 mois
Chirurgie + greffe osseuse2 à 3 mois3 à 4 mois4 à 6 mois

Ces durées sont indicatives et varient selon la localisation de la fracture (le pôle proximal consolide plus lentement), votre état de santé général et votre respect des consignes médicales.

Quand et comment reprendre le travail en toute sécurité ?

La reprise ne doit jamais être brutale. Nous vous recommandons une approche progressive en trois étapes :

Phase 1 : visite de pré-reprise (2 à 3 semaines avant la fin de l’arrêt). Consultez la médecine du travail pour évaluer les aménagements nécessaires : adaptation du poste, temps partiel thérapeutique, matériel ergonomique.

Phase 2 : reprise à temps partiel (2 à 4 semaines). Commencez par des demi-journées ou 3 jours par semaine. Évitez les tâches sollicitant fortement le poignet. Écoutez votre corps : toute douleur persistante doit vous alerter.

Phase 3 : reprise complète (après validation médicale). Une fois la consolidation confirmée par radiographie ou scanner, reprenez progressivement v

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