Un moniteur d’auto-école gagne entre 1 800 € et 2 500 € brut par mois en tant que salarié, tandis qu’un indépendant peut percevoir jusqu’à 4 500 € brut selon sa charge de travail. Les nouvelles grilles salariales 2025 apportent des revalorisations significatives pour la profession.
Nous analysons pour vous les évolutions majeures de cette année :
- Les nouveaux salaires minima garantis depuis janvier 2025
- Les échelons et montants actualisés pour chaque catégorie
- Les différences entre statut salarié et indépendant
- Les stratégies concrètes pour optimiser sa rémunération
Cette mise à jour réglementaire concerne tous les enseignants de la conduite, que vous soyez débutant ou expérimenté, salarié ou à votre compte.
À quoi sert la grille de salaire des moniteurs en 2025 ?
La grille salariale des moniteurs d’auto-école constitue le référentiel officiel fixant les rémunérations minimales du secteur. Elle garantit une base commune pour tous les établissements d’enseignement de la conduite, quelle que soit leur taille ou leur localisation.
Cette grille remplit plusieurs fonctions essentielles dans votre parcours professionnel. Elle détermine d’abord votre salaire minimal selon votre niveau de qualification et votre ancienneté. Elle établit aussi une progression claire des échelons, vous permettant d’anticiper l’évolution de votre carrière. Elle harmonise les pratiques salariales entre les différentes structures du secteur.
La grille 2025 s’appuie sur la convention collective nationale des services de l’automobile (CCN 1090), qui couvre l’ensemble des métiers liés à l’automobile, y compris l’enseignement de la conduite. Elle s’impose à tous les employeurs du secteur, même aux auto-écoles de moins de 50 salariés.
Nous observons que cette grille constitue un socle de négociation pour votre rémunération. Elle vous protège contre les pratiques abusives et vous donne des arguments concrets lors des entretiens salariaux. Elle permet également de comparer objectivement les offres d’emploi du secteur.
Nouveaux salaires minima 2025 : ce qui change
Depuis le 1er janvier 2025, les salaires minima garantis ont été revalorisés selon la convention collective nationale des services de l’automobile. Cette revalorisation concerne tous les établissements, même ceux de moins de 50 salariés.
La valeur du point formation-qualification reste maintenue à 3,47 €, tandis que l’indemnité panier est fixée à 6,09 €. Ces montants servent de base de calcul pour l’ensemble des rémunérations du secteur.
Les changements les plus notables concernent le reclassement automatique de certaines catégories. Les titulaires du BEPECASER sont automatiquement reclassés à l’échelon 9, ce qui représente une augmentation substantielle de leur rémunération de base. Cette mesure reconnaît la qualification spécifique de ces professionnels.
Les enseignants spécialisés dans la conduite moto ou poids lourds bénéficient d’un passage à l’échelon 12, valorisant ainsi leurs compétences techniques particulières. Cette spécialisation devient un véritable levier de progression salariale.
Les coordinateurs pédagogiques sont également classés à l’échelon 12, reconnaissant leurs responsabilités d’encadrement et de formation. Cette évolution encourage les moniteurs à évoluer vers des fonctions d’encadrement.
Nous remarquons que ces revalorisations peuvent être appliquées dès 2024 par les employeurs volontaires, bien qu’elles deviennent obligatoires à partir du 1er janvier 2025.
Échelons et montants : combien gagne un moniteur salarié ?
Les salaires bruts mensuels minima pour 35 heures hebdomadaires s’articulent autour de trois grandes catégories professionnelles, chacune comportant plusieurs échelons de progression.
Catégorie Ouvriers/Employés : Cette catégorie regroupe les moniteurs débutants et confirmés. L’échelon 1 démarre à 1 821 € brut mensuel, l’échelon 3 à 1 856 €, l’échelon 5 à 1 896 €, l’échelon 6 à 1 931 €, l’échelon 9 à 2 070 €, et l’échelon 12 culmine à 2 220 €.
Catégorie Maîtrise : Les postes d’encadrement intermédiaire débutent à l’échelon 17 avec 2 197 € brut, l’échelon 20 à 2 220 €, et l’échelon 25 atteint 2 782 €. Cette catégorie correspond aux moniteurs expérimentés avec des responsabilités pédagogiques.
Catégorie Cadres : Les postes d’encadrement supérieur s’échelonnent de l’échelon I A à 2 498 € jusqu’à l’échelon V à 5 802 €. L’échelon II A correspond à 2 926 €, l’échelon III A à 3 785 €, et l’échelon IV A à 4 650 €.
| Catégorie | Échelon | Salaire brut mensuel |
| Ouvriers/Employés | 1 | 1 821 € |
| Ouvriers/Employés | 9 | 2 070 € |
| Ouvriers/Employés | 12 | 2 220 € |
| Maîtrise | 17 | 2 197 € |
| Maîtrise | 25 | 2 782 € |
| Cadres | I A | 2 498 € |
| Cadres | V | 5 802 € |
Ces montants constituent des minima garantis. Votre employeur peut proposer des rémunérations supérieures selon les négociations individuelles, la performance de l’établissement, ou la situation du marché local.
Salaire d’un moniteur indépendant : combien peut-on toucher ?
Le statut d’indépendant offre un potentiel de revenus plus élevé mais avec des responsabilités accrues. Nous constatons qu’un moniteur indépendant peut percevoir entre 2 072 € et 3 500 € nets par mois, selon sa charge de travail et ses frais professionnels.
Le revenu brut potentiel peut atteindre 4 500 € mensuels pour les moniteurs les plus actifs. Cette rémunération dépend directement du nombre d’heures travaillées et du tarif horaire pratiqué.
Les principales plateformes proposent des tarifs horaires attractifs : Ornikar rémunère 30 € TTC par heure (soit 25 € HT), tandis que LePERMISLIBRE propose entre 26 et 30 € HT par heure. Ces tarifs permettent de générer des revenus substantiels avec une charge de travail soutenue.
Nous devons souligner que ces revenus bruts ne tiennent pas compte des charges importantes du statut indépendant. Les frais professionnels incluent l’achat et l’entretien du véhicule, l’essence, l’assurance professionnelle, et l’équipement pédagogique.
Les charges sociales représentent également un poste significatif : cotisations URSSAF, contributions à la formation professionnelle, et assurance maladie. Ces éléments réduisent sensiblement le revenu net final.
Nos observations montrent que les moniteurs indépendants gagnent généralement 40 à 50 % de plus qu’un salarié à temps plein, mais assument l’intégralité des risques entrepreneuriaux et des frais professionnels.
Salaires bruts, nets et taux horaires : chiffres clés 2025
La conversion entre salaire brut et net suit les règles générales de cotisations sociales. Un moniteur salarié percevant 1 800 € brut touchera environ 1 520 € net pour 35 heures hebdomadaires, soit un taux horaire net d’environ 10 €.
Le salaire brut mensuel moyen oscille entre 1 800 € et 2 500 € selon l’expérience et la localisation. Les débutants commencent généralement autour de 1 800 € brut, tandis que les moniteurs expérimentés peuvent atteindre 2 500 € après quelques années.
Les spécificités géographiques influencent significativement ces montants. En Île-de-France, nous observons des salaires généralement plus élevés d’environ 7 % par rapport à la moyenne nationale, compensant partiellement le coût de la vie supérieur.
Certaines plateformes comme En Voiture Simone proposent des salaires moyens de 1 550 € brut, positionnement qui reflète leur modèle économique spécifique. Ces structures compensent parfois par des avantages en nature ou des primes de performance.
Le calcul horaire révèle des écarts importants selon le statut. Un salarié à 2 000 € brut mensuel pour 35 heures perçoit environ 13 € brut par heure, tandis qu’un indépendant peut facturer entre 25 et 30 € HT par heure.
Ces différences s’expliquent par la prise en charge des charges sociales et des frais professionnels. Le salarié bénéficie de la sécurité de l’emploi et des avantages sociaux, tandis que l’indépendant assume tous les risques mais dispose d’un potentiel de revenus supérieur.
Ce que dit la convention collective (CCN 1090)
La convention collective nationale des services de l’automobile (CCN 1090) constitue le cadre réglementaire de référence pour les moniteurs d’auto-école. Elle définit les conditions de travail, les classifications professionnelles, et les rémunérations minimales du secteur.
Cette convention couvre l’ensemble des activités liées aux services automobiles, incluant l’enseignement de la conduite, la vente, la réparation, et les services associés. Elle s’applique à tous les établissements du secteur, quelle que soit leur taille.
La CCN 1090 établit un système de classification basé sur les qualifications, l’expérience, et les responsabilités. Elle définit les critères d’évolution professionnelle et les passerelles entre les différentes catégories. Cette structure offre une lisibilité claire des perspectives d’évolution.
Les dispositions relatives à la formation continue occupent une place centrale dans la convention. Elle prévoit des droits à la formation, des congés spécifiques, et des mécanismes de financement pour maintenir et développer les compétences professionnelles.
La convention fixe également les conditions de travail spécifiques au secteur : durée du travail, repos compensateur, conditions d’utilisation des véhicules, et règles de sécurité. Ces dispositions protègent les moniteurs dans l’exercice de leurs fonctions.
Nous soulignons que cette convention constitue un socle minimal. Les employeurs peuvent proposer des conditions plus favorables, mais ne peuvent pas déroger aux dispositions minimales prévues par le texte.
Quels sont les facteurs qui influencent le salaire ?
L’expérience constitue le premier facteur déterminant de votre rémunération. Les moniteurs débutants commencent généralement aux échelons les plus bas, tandis que l’ancienneté permet une progression régulière vers les échelons supérieurs. Cette progression s’accompagne d’une meilleure maîtrise pédagogique et d’une relation client plus développée.
Les qualifications spécialisées représentent un levier majeur d’augmentation salariale. Posséder plusieurs permis (moto, poids lourds, transport en commun) ouvre l’accès à des échelons supérieurs et diversifie les opportunités professionnelles. Ces spécialisations répondent à des besoins spécifiques du marché.
La localisation géographique influence considérablement les niveaux de rémunération. Les zones urbaines, particulièrement en Île-de-France, proposent des salaires plus élevés que les zones rurales. Cette différence reflète à la fois le coût de la vie et la densité de la demande.
Le type de structure employeuse impacte directement votre rémunération. Les auto-écoles traditionnelles offrent une stabilité salariale, tandis que les plateformes numériques (Ornikar, LePermisLibre) proposent un potentiel de revenus plus élevé mais avec une variabilité plus importante.
Votre statut juridique détermine votre mode de rémunération. Le statut salarié garantit une sécurité financière avec des revenus réguliers, tandis que le statut indépendant offre une liberté et un potentiel de gains supérieurs, mais avec des responsabilités entrepreneuriales.
Les compétences transversales valorisent également votre profil. La maîtrise des outils numériques, les capacités d’encadrement, ou les aptitudes commerciales constituent des atouts différenciants sur le marché de l’emploi.
Comparatif salarié vs indépendant : avantages et limites
Le statut salarié offre une sécurité financière avec des revenus réguliers et prévisibles. Vous bénéficiez d’une protection sociale complète : assurance maladie, retraite, assurance chômage, et congés payés. Cette stabilité facilite la gestion budgétaire et les projets personnels à long terme.
Les avantages du salariat incluent la prise en charge des frais professionnels par l’employeur : véhicule, essence, assurance, et entretien. Cette délégation vous libère des contraintes administratives et financières liées à l’équipement professionnel. Vous pouvez vous concentrer exclusivement sur votre activité d’enseignement.
Le statut indépendant présente un potentiel de revenus significativement plus élevé. Nous constatons des écarts de 40 à 50 % par rapport au salariat à temps plein. Cette différence s’explique par l’absence d’intermédiaire et la facturation directe de vos services.
L’indépendance offre une flexibilité organisationnelle appréciable. Vous choisissez vos horaires, votre charge de travail, et vos méthodes pédagogiques. Cette autonomie permet d’adapter votre activité à vos contraintes personnelles et à vos objectifs professionnels.
Les limites du statut indépendant concernent principalement l’instabilité des revenus et les responsabilités entrepreneuriales. Vous assumez les risques financiers, les frais professionnels, et les charges sociales. Cette situation nécessite une gestion rigoureuse et une capacité d’adaptation constante.
La charge administrative représente un défi majeur pour les indépendants. Facturation, déclarations fiscales, gestion des cotisations sociales, et suivi comptable demandent du temps et des compétences spécifiques. Ces tâches réduisent le temps consacré à l’enseignement.
Comment augmenter son salaire en tant que moniteur ?
La spécialisation dans des permis ou publics spécifiques constitue la stratégie la plus efficace pour augmenter votre rémunération. Obtenir le permis moto, poids lourds, ou transport en commun vous positionne sur des créneaux moins concurrentiels et mieux rémunérés. Ces spécialisations répondent à des besoins spécifiques du marché.
L’accompagnement de publics particuliers (personnes à mobilité réduite, conduite adaptée, post-permis) ouvre des opportunités de rémunération premium. Ces formations spécialisées nécessitent des compétences techniques et relationnelles développées, justifiant des tarifs plus élevés.
Les diplômes complémentaires renforcent votre positionnement professionnel. Le titre professionnel d’enseignant de la conduite et de la sécurité routière (ECSR) remplace progressivement le BEPECASER et ouvre l’accès aux échelons supérieurs. Ces qualifications valorisent votre expertise pédagogique.
La localisation géographique influence directement votre potentiel de revenus. Travailler dans des zones à forte demande (centres urbains, zones périurbaines en développement) permet de négocier des conditions plus favorables. Cette stratégie nécessite parfois une mobilité géographique.
L’utilisation des plateformes numériques (Ornikar, En Voiture Simone) diversifie vos sources de revenus. Ces canaux offrent des tarifs horaires attractifs et une flexibilité organisationnelle, complétant éventuellement une activité salariée à temps partiel.
Les services annexes constituent un levier de différenciation et de revenus additionnels. Proposer des stages de récupération de points, des formations de sensibilisation à la sécurité routière, ou des cours de perfectionnement élargit votre offre de services.
Développer un réseau professionnel solide et une réputation locale favorise les recommandations et le bouche-à-oreille. Cette stratégie à long terme génère une clientèle fidèle et des opportunités professionnelles durables.
L’évolution vers des fonctions de formateur de futurs moniteurs représente une progression naturelle et mieux rémunérée. Ces postes d’encadrement combinent expertise technique, expérience pédagogique, et responsabilités managériales, justifiant des rémunérations supérieures.