« En vous souhaitant bonne réception » est une formule de politesse classique qui accompagne l’envoi de documents, courriers ou colis, particulièrement dans les correspondances professionnelles et administratives. Cette expression, bien qu’encore largement utilisée, soulève parfois des questions sur son usage correct et sa pertinence à l’ère du numérique.
Nous aborderons dans cet article :
- Les nuances entre « en vous souhaitant » et « vous en souhaitant »
- L’origine historique et l’évolution de cette formule
- Les contextes appropriés pour son utilisation
- Les alternatives modernes et variantes possibles
- Les erreurs fréquentes à éviter dans la correspondance professionnelle
Signification de « en vous souhaitant bonne réception »
Cette formule de courtoisie exprime un souhait bienveillant concernant la réception d’un envoi. Elle traduit littéralement : « Je vous souhaite de recevoir correctement et dans de bonnes conditions ce que je vous transmets ».
Dans le contexte professionnel, elle remplit plusieurs fonctions. Elle manifeste d’abord une attention particulière à la qualité de la transmission. Elle anticipe également les éventuels problèmes techniques : document corrompu, pièce jointe manquante, courrier égaré. Enfin, elle ouvre implicitement la porte à un retour de la part du destinataire en cas de difficulté.
Cette expression s’inscrit dans le registre soutenu de la correspondance formelle. Elle témoigne d’un certain raffinement dans la communication écrite et marque le respect envers le destinataire. Son emploi signale que l’expéditeur accorde de l’importance à la bonne transmission de son message.
Différence avec « vous en souhaitant bonne réception »
La distinction entre ces deux formulations repose sur une subtilité grammaticale importante. Dans « vous en souhaitant bonne réception », le pronom « en » remplace directement l’objet mentionné précédemment dans le texte. Par exemple : « Ci-joint notre catalogue 2025, vous en souhaitant bonne réception ».
La construction « en vous souhaitant bonne réception » utilise « en » comme préposition introduisant un gérondif. Cette tournure exprime une action simultanée : « tout en vous souhaitant bonne réception ». Elle est moins liée à un objet spécifique mentionné auparavant.
Les deux formes restent grammaticalement correctes selon l’Académie française. Nous recommandons « vous en souhaitant » lorsqu’un document précis a été évoqué dans la phrase précédente. « En vous souhaitant » convient mieux pour une formule de politesse générale, indépendamment d’une référence directe.
Origine et usage de cette formule de politesse
Cette expression trouve ses racines dans l’épistolaire français du XIXe siècle, époque où la correspondance commerciale et administrative s’est structurée. Elle s’est particulièrement développée avec l’essor du service postal et l’intensification des échanges commerciaux.
Historiquement, les risques de perte ou de détérioration du courrier justifiaient pleinement cette précaution langagière. Les délais de transmission pouvaient atteindre plusieurs semaines, et les aléas du transport rendaient incertaine l’arrivée à destination. Exprimer explicitement ce souhait de bonne réception constituait donc une marque d’attention réelle.
L’évolution des moyens de communication a progressivement modifié la perception de cette formule. Avec le téléphone puis l’e-mail, la quasi-instantanéité des échanges a rendu moins prégnante l’inquiétude liée à la transmission. Néanmoins, la persistance de problèmes techniques (serveurs de messagerie défaillants, filtres anti-spam) maintient une certaine pertinence à cette expression.
Quand utiliser « en vous souhaitant bonne réception » dans un e-mail
Nous préconisons cette formule dans plusieurs situations spécifiques. Elle s’avère particulièrement appropriée lors de l’envoi de documents importants : contrats, devis, dossiers de candidature, rapports d’audit. Sa présence renforce le caractère officiel de la transmission.
Les correspondances avec des interlocuteurs inconnus ou des institutions représentent un autre cas d’usage pertinent. Face à une administration, un client potentiel ou un partenaire commercial, cette marque de courtoisie contribue à établir un climat professionnel favorable.
Certains secteurs d’activité maintiennent des codes de communication très formels. Le juridique, la banque, l’assurance ou encore la fonction publique privilégient souvent ce type de formulation. S’y conformer démontre une maîtrise des usages professionnels.
Nous déconseillons cette expression dans les échanges informels entre collègues proches ou dans la correspondance personnelle. Son registre soutenu créerait une distance inappropriée. De même, les communications urgentes ou les messages très courts gagneraient à adopter un ton plus direct.
Variantes et formulations alternatives
Plusieurs alternatives permettent de varier l’expression tout en conservant le même niveau de courtoisie :
Formulations développées :
- « En vous souhaitant une excellente réception de ces documents »
- « Nous espérons que ces éléments vous parviendront dans les meilleures conditions »
- « En vous souhaitant une bonne réception de notre envoi »
Versions simplifiées :
- « Bonne réception »
- « Excellente réception »
- « Cordialement » (suivi d’une mention des pièces jointes)
Approches modernes :
- « N’hésitez pas à nous signaler tout problème de réception »
- « Merci de nous confirmer la bonne réception »
- « Ces documents vous sont transmis en pièces jointes »
Le choix dépend du contexte, de la relation avec le destinataire et du niveau de formalisme souhaité. Nous recommandons d’adapter le registre à l’ensemble du message pour maintenir une cohérence stylistique.
Exemples concrets de phrases
Contexte | Formulation complète |
Candidature | « Ci-joint mon curriculum vitae et ma lettre de motivation, vous en souhaitant bonne réception, je vous prie d’agréer mes salutations distinguées. » |
Devis commercial | « Veuillez trouver en pièce jointe notre proposition tarifaire détaillée. En vous souhaitant bonne réception de ce document, nous restons à votre disposition pour tout complément d’information. » |
Transmission administrative | « Nous vous adressons le dossier complet de demande de subvention. Vous en souhaitant bonne réception, nous vous prions d’agréer nos salutations respectueuses. » |
Rapport d’activité | « Le rapport annuel 2024 vous est transmis par ce courrier. En vous souhaitant une excellente réception de ce document, nous vous remercions de votre attention. » |
Ces exemples illustrent l’insertion naturelle de la formule dans différents types de correspondance professionnelle. L’expression s’intègre harmonieusement dans la conclusion du message, précédant généralement la formule de politesse finale.
Les erreurs courantes à éviter
Plusieurs fautes récurrentes nuisent à l’élégance de cette expression. La répétition du pronom « en » constitue l’erreur la plus fréquente : « En vous en souhaitant bonne réception » crée une lourdeur stylistique inacceptable.
L’usage inapproprié du registre représente une autre difficulté. Employer cette formule dans un message très décontracté ou avec des destinataires familiers produit un effet de décalage. L’inverse est également vrai : l’omettre dans une correspondance très officielle peut paraître négligé.
La confusion entre les deux constructions grammaticales génère des maladresses. Utiliser « en vous souhaitant » sans référence préalable à un document précis affaiblit la cohérence du propos.
Nous observons également des erreurs de ponctuation. La virgule précédant cette expression est généralement nécessaire, sauf construction particulière de la phrase. Sa position influence la fluidité de lecture et la compréhension du message.
Conseils pour un ton adapté selon le contexte
L’adaptation du registre constitue un enjeu majeur de la communication écrite. Dans un environnement très formel (correspondance notariale, échanges diplomatiques), nous privilégions la formulation complète : « En vous souhaitant bonne réception de ces documents ».
Pour les relations commerciales standard, une version intermédiaire convient : « Vous en souhaitant bonne réception » intégrée dans la formule de politesse finale. Cette approche maintient la courtoisie sans excès de formalisme.
Les échanges internes ou avec des partenaires habituels autorisent une simplification : « Bonne réception » suivi d’une formule cordiale suffit. Cette concision respecte les contraintes de temps tout en préservant l’attention portée au destinataire.
Nous recommandons d’observer le ton des messages reçus pour ajuster le niveau de formalisme. Reproduire le registre de l’interlocuteur facilite la communication et témoigne d’une adaptation sociale appropriée.
Faut-il encore employer cette formule à l’ère du numérique ?
Cette question divise les professionnels de la communication. Les partisans de la modernisation arguent que les technologies actuelles rendent obsolète cette précaution. Les accusés de réception automatiques, les notifications de lecture et la fiabilité des systèmes de messagerie limiteraient l’utilité de cette expression.
À l’inverse, les défenseurs de cette formule soulignent la persistance de problèmes techniques. Les filtres anti-spam, les restrictions de taille de fichier, les incompatibilités de format justifient maintenant cette attention portée à la réception.
Notre position reste nuancée. Dans les secteurs traditionnels et les relations institutionnelles, cette formule conserve sa pertinence. Elle témoigne d’un respect des codes établis et d’une maîtrise de la communication formelle.
Pour les environnements plus innovants ou les échanges fréquents, des alternatives plus contemporaines semblent préférables. « N’hésitez pas à me signaler tout problème » ou « Merci de confirmer la réception » répondent au même besoin avec plus de modernité.
Conclusion et recommandations
« En vous souhaitant bonne réception » demeure une formule valide et respectée dans la correspondance professionnelle française. Son usage approprié témoigne d’une culture de l’écrit et d’un souci du destinataire appréciables dans de nombreux contextes.
Nous recommandons de l’employer avec discernement, en fonction du destinataire, du secteur d’activité et du niveau de formalisme requis. Sa maîtrise, comme celle de ses alternatives, enrichit la palette communicationnelle et facilite l’adaptation aux diverses situations professionnelles.
L’évolution des moyens de communication continuera d’influencer ces usages. Rester attentif aux pratiques de ses interlocuteurs et adapter son registre constituent les clés d’une communication écrite efficace et respectueuse.