Gagne-t-on plus au chômage ou en arrêt maladie ? Forum 2025

Finance

L’arrêt maladie peut vous rapporter plus que le chômage selon votre situation, mais ce n’est pas automatique. Nous allons vous expliquer précisément comment fonctionnent ces deux systèmes d’indemnisation et dans quels cas l’un peut être plus avantageux que l’autre. Voici les points essentiels à retenir :

  • Les indemnités journalières sont calculées sur vos anciens salaires, pas sur votre allocation chômage
  • Un délai de carence de 3 jours s’applique pour l’arrêt maladie
  • Votre allocation chômage est suspendue pendant l’arrêt, mais vos droits sont prolongés
  • Les démarches doivent être effectuées dans des délais stricts

Peut-on gagner plus au chômage ou en arrêt maladie ?

La réponse dépend entièrement de votre ancien salaire et du montant de votre allocation chômage actuelle. Les indemnités journalières (IJ) représentent 50 % de votre salaire journalier de base, calculé sur vos 3 derniers mois de travail avant le chômage. Si vous perceviez 2 400 € nets par mois, votre salaire journalier était d’environ 110 € brut. Vos IJ s’élèveraient donc à 55 € brut par jour, soit environ 1 500 € par mois.

Prenons l’exemple concret de Marie, ancienne commerciale qui touchait 2 800 € bruts mensuels. Son allocation chômage s’élève à 1 680 € nets par mois (60 % de son ancien salaire). En arrêt maladie, elle percevrait des IJ calculées sur ses 2 800 € bruts, soit environ 46 € par jour, ce qui équivaut à 1 265 € par mois. Dans son cas, le chômage est plus avantageux.

À l’inverse, Pierre, ancien cadre qui gagnait 4 500 € bruts mensuels, touche une allocation chômage plafonnée à 2 970 € nets. En arrêt maladie, ses IJ atteindraient le plafond de 41,47 € bruts par jour, soit environ 1 140 € nets mensuels. Le chômage reste plus intéressant financièrement.

Comment fonctionne l’indemnisation en arrêt maladie quand on est au chômage ?

Lorsque vous êtes en arrêt maladie pendant votre période de chômage, votre allocation France Travail est automatiquement suspendue. Vous basculez alors vers le régime des indemnités journalières de la Sécurité sociale. Cette suspension n’est pas définitive : vos droits au chômage sont prolongés du nombre exact de jours couverts par votre arrêt maladie.

Nous vous recommandons de bien comprendre ce mécanisme : si vous aviez encore 8 mois de droits au chômage et que vous passez 2 mois en arrêt maladie, vous retrouverez vos 8 mois complets à votre retour. Vos droits ne s’érodent pas pendant la maladie.

Lire aussi :  AMI Compta : automatiser vos factures et votre comptabilité

Le système prévoit aussi que vous conservez tous vos droits à la Sécurité sociale : remboursements médicaux, hospitalisations, et autres prestations de santé restent intégralement maintenus.

Chômage ou arrêt maladie : quelles sont les conditions pour être indemnisé ?

Pour percevoir des indemnités journalières en étant au chômage, vous devez remplir l’une de ces conditions strictes. Soit vous étiez indemnisé par France Travail au moment de votre arrêt maladie, soit vous l’avez été dans les 12 mois précédents. Une troisième possibilité existe : avoir cessé votre activité salariée il y a moins de 12 mois, même sans avoir touché d’allocations chômage.

Si vous ne rentrez dans aucune de ces catégories, vous n’aurez droit qu’aux remboursements de soins médicaux, sans aucune indemnisation financière. Cette situation concerne notamment les personnes en fin de droits depuis plus de 12 mois.

Nous insistons sur un point : contrairement au chômage où l’inscription et la recherche active d’emploi sont obligatoires, l’arrêt maladie vous dispense temporairement de ces obligations. Vous restez inscrit à France Travail mais n’avez pas à prouver vos démarches de recherche.

Quel est le montant des indemnités en arrêt maladie vs chômage ?

Le calcul des indemnités journalières suit une règle précise : 50 % de votre salaire journalier de base, déterminé sur vos 3 derniers mois de travail (ou 12 mois en cas d’activité irrégulière). Ce montant est plafonné à 41,47 € bruts par jour, soit environ 1 140 € nets mensuels maximum.

Voici un tableau comparatif selon différents profils :

Ancien salaire brutAllocation chômage (60%)IJ maladie (50% plafonné)Différence mensuelle
1 800 €1 080 € nets783 € nets-297 €
2 500 €1 500 € nets1 087 € nets-413 €
3 500 €2 100 € nets1 140 € nets-960 €
4 500 €2 970 € nets *1 140 € nets-1 830 €

*Plafond allocation chômage

Ces calculs montrent clairement que l’allocation chômage est généralement plus avantageuse financièrement, sauf dans des cas très spécifiques de très bas salaires.

Comparatif chiffré : allocations chômage ou indemnités journalières ?

Analysons concrètement plusieurs situations. Sarah, aide-soignante qui gagnait 1 600 € bruts mensuels, touche 864 € nets d’allocation chômage. En arrêt maladie, elle percevrait environ 696 € nets par mois. Perte : 168 € mensuels.

Julien, technicien avec un salaire de 2 200 € bruts, reçoit 1 320 € nets au chômage contre 957 € nets en arrêt maladie. Perte : 363 € mensuels.

Le seul cas où l’arrêt maladie pourrait être équivalent concernerait des salaires très faibles, autour du SMIC, mais même dans ce cas, l’allocation chômage reste généralement supérieure grâce aux minima garantis.

Nous devons vous alerter sur le délai de carence : les 3 premiers jours d’arrêt ne sont pas indemnisés. Si votre arrêt dure une semaine, vous ne toucherez que 4 jours d’IJ. Cette perte immédiate peut représenter 120 à 160 € selon votre situation.

Lire aussi :  Salaire CPE 2025 : Grille, Primes et Évolution de Carrière

Y a-t-il des différences selon votre ancien salaire ou situation ?

Votre situation avant le chômage influence directement vos droits. Les hauts salaires subissent un double plafonnement : celui de l’allocation chômage et celui des indemnités journalières. Plus votre ancien salaire était élevé, plus l’écart se creuse en défaveur de l’arrêt maladie.

Les personnes ayant eu une activité irrégulière (intérimaires, saisonniers) voient leurs IJ calculées sur 12 mois au lieu de 3, ce qui peut lisser les variations et parfois améliorer le montant.

Les bénéficiaires de l’ASS (Allocation de Solidarité Spécifique) à 16,89 € par jour gardent cette allocation suspendue pendant l’arrêt maladie. Leurs IJ dépendront de leurs anciens salaires, potentiellement plus élevées que l’ASS dans certains cas.

Quels sont les délais et démarches à respecter ?

La réactivité est essentielle. Vous avez 48 heures pour transmettre votre arrêt de travail à la CPAM et 72 heures pour informer France Travail. Un retard peut entraîner des pénalités ou des refus d’indemnisation.

Nous vous conseillons de préparer votre dossier : photocopies de vos 3 derniers bulletins de paie, notification d’ouverture de droits au chômage, dernière attestation de versement. Ces documents sont systématiquement demandés.

La transmission peut se faire par voie postale ou numérique via ameli.fr pour la CPAM, et par téléphone, internet ou en agence pour France Travail. Gardez tous vos justificatifs d’envoi.

Est-ce légalement avantageux de se mettre en arrêt maladie ?

Nous devons être clairs : simuler une maladie pour percevoir des indemnités constitue une fraude passible d’amendes et de remboursements. Les contrôles médicaux existent et peuvent intervenir dès le premier jour d’arrêt.

Légalement, vous ne pouvez pas choisir entre chômage et arrêt maladie. Si vous êtes malade, vous devez déclarer votre arrêt. Si vous êtes apte au travail, vous restez en recherche d’emploi. Toute manipulation expose à des sanctions lourdes.

Nous recommandons la transparence totale avec vos interlocuteurs. En cas de maladie réelle, les démarches sont simples et vos droits préservés.

Témoignages d’internautes : ce qu’ils ont réellement touché

Marc, ancien électricien (2 300 € bruts), nous confie : “J’ai eu une fracture du poignet, 6 semaines d’arrêt. Au lieu de mes 1 380 € de chômage, j’ai touché 1 000 € nets par mois. Avec les frais médicaux, ça a été difficile financièrement.”

Sylvie, ex-comptable, témoigne : “Dépression de 3 mois, mes IJ étaient à 1 200 € contre 1 800 € au chômage. Heureusement, mes droits ont été prolongés de 3 mois à mon retour.”

Ces retours confirment nos analyses : l’arrêt maladie représente généralement une baisse de revenus significative par rapport au chômage.

Conclusion : arrêt maladie ou chômage, que faut-il privilégier selon les cas ?

Nous ne pouvons que vous rappeler cette évidence : on ne choisit pas d’être malade. L’arrêt maladie est une protection sociale nécessaire, pas une alternative au chômage. Financièrement, il est presque toujours moins avantageux que l’allocation chômage, avec des écarts pouvant atteindre plusieurs centaines d’euros mensuels.

Si vous êtes réellement malade, vos droits sont protégés : pas de perte définitive de vos allocations chômage, maintien de la Sécurité sociale, possibilité de prolongation de vos droits. La priorité doit rester votre santé et votre rétablissement.

Notre conseil : anticipez financièrement les périodes d’arrêt en constituant une épargne de précaution, et respectez scrupuleusement les démarches administratives pour éviter tout retard de paiement.

Laisser un commentaire