Le corroyeur tanneur transforme les peaux brutes en cuir utilisable, puis en produits finis comme la maroquinerie ou les chaussures. Ce métier artisanal, présent aussi dans l’industrie moderne, nécessite une formation spécialisée et offre des perspectives d’évolution intéressantes. Nous vous présentons dans cet article :
- Les différents parcours de formation disponibles selon votre profil
- Les compétences techniques et savoir-faire à acquérir
- Les débouchés professionnels et secteurs qui recrutent
- Les salaires pratiqués et évolutions de carrière possibles
Cette profession demande rigueur et précision, mais récompense ceux qui maîtrisent ses techniques par une expertise recherchée sur le marché.
Qu’est-ce que le métier de corroyeur tanneur ?
Le corroyeur tanneur exerce un métier technique qui combine tradition artisanale et innovations industrielles. Il transforme les peaux brutes d’animaux en cuir de qualité, puis les prépare pour leur utilisation finale dans différents secteurs.
Son travail s’articule autour de plusieurs étapes techniques précises. Il programme et utilise les tambours de tannerie, contrôle les caractéristiques des peaux selon leur épaisseur et origine, puis vérifie les paramètres chimiques des bains de tannage comme le pH ou la température. Les opérations incluent le lavage, l’élimination des poils, le battage, le tannage et retannage, ainsi que la teinture et les finitions.
L’activité nécessite de maîtriser des équipements spécialisés, d’établir des rapports de production et de contrôler la qualité à chaque étape. Le professionnel doit aussi savoir regrouper les peaux selon leurs caractéristiques et ajuster l’épaisseur en fonction de l’usage final prévu.
Pourquoi suivre une formation de corroyeur tanneur ?
Nous recommandons une formation spécialisée pour plusieurs raisons objectives. D’abord, ce métier exige des compétences techniques pointues qu’on ne peut acquérir seul : manipulation de produits chimiques, connaissance des cycles de traitement, maîtrise des machines industrielles.
La formation vous permet d’acquérir les gestes professionnels dans de bonnes conditions de sécurité. Le travail avec les produits chimiques et les machines nécessite une formation aux risques et aux procédures de sécurité.
Sur le marché de l’emploi, les entreprises privilégient les candidats formés. Le secteur du cuir recherche des professionnels qualifiés, notamment dans les régions traditionnellement spécialisées comme l’Ain, la Loire ou l’Aveyron.
Une formation reconnue facilite aussi les évolutions vers des postes de responsabilité en gestion de production, contrôle qualité ou innovation technique.
Les différences entre tanneur et corroyeur
Bien que souvent associés, tanneur et corroyeur exercent des missions distinctes dans la chaîne de transformation du cuir.
Le tanneur intervient en premier. Il reçoit les peaux brutes et les transforme en cuir par des traitements chimiques et mécaniques spécifiques. Son rôle consiste à stabiliser les peaux pour éviter leur putréfaction et leur donner les propriétés du cuir.
Le corroyeur prend ensuite le relais. Il travaille sur le cuir déjà tanné pour le rendre utilisable selon sa destination finale. Il effectue les finitions, la teinture, l’assouplissement et tous les traitements qui donneront au cuir ses caractéristiques définitives.
Dans les petites structures artisanales, une même personne peut exercer les deux fonctions. Mais dans l’industrie moderne, la spécialisation permet d’optimiser chaque étape du processus.
Les formations initiales disponibles
Plusieurs niveaux de formation initiale permettent d’accéder au métier, du CAP au niveau Bac+5.
Le CAP Métiers du cuir constitue la base. Cette formation de deux ans enseigne les fondamentaux : préparation des peaux, techniques de tannage, utilisation des machines de base. Les élèves apprennent en alternance entre cours théoriques et ateliers pratiques.
Le BEP puis le Bac Pro Métiers du cuir approfondissent les connaissances techniques et ajoutent une dimension de gestion de production. Ces formations incluent des stages en entreprise pour une approche concrète du métier.
Au niveau supérieur, le BTS Métiers du cuir forme des techniciens capables de superviser la production et d’innover. Les étudiants étudient la chimie appliquée, la mécanique des machines et la gestion qualité.
Pour les plus motivés, l’Institut Textile et Chimique de Lyon (ITECH) propose un Mastère spécialisé “Matériaux et revêtements, option transformation du cuir” qui forme des experts de haut niveau.
Les formations professionnelles et reconversions
Nous observons une forte demande pour la formation professionnelle continue dans ce secteur. Les entreprises du cuir investissent dans la formation de leurs salariés, et de nombreux professionnels d’autres secteurs se reconvertissent.
L’ITECH propose des formations courtes spécialisées : tannage, finitions, corroyage. Ces modules de quelques semaines permettent d’acquérir rapidement des compétences spécifiques.
Les organismes régionaux de formation professionnelle offrent aussi des parcours adaptés. En Auvergne-Rhône-Alpes par exemple, région historique du cuir, plusieurs centres proposent des formations de 6 à 12 mois avec garantie d’emploi.
Les formations en alternance séduisent particulièrement les reconversions. Elles permettent d’apprendre tout en percevant un salaire, avec un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation.
Compétences et savoir-faire enseignés
Les formations développent des compétences techniques précises et des qualités humaines indispensables.
Côté technique, vous apprenez à identifier les caractéristiques des peaux selon leur origine et qualité, à maîtriser les cycles de traitement chimique, à conduire et régler les machines de production. La formation couvre aussi l’approvisionnement en matières premières, l’établissement des rapports de production et le contrôle qualité.
Les aspects chimiques occupent une place importante : calcul des concentrations, surveillance du pH et de la température des bains, dosage des produits. La mécanique des machines nécessite aussi un apprentissage spécifique.
Au niveau des savoir-être, les formations insistent sur la précision et la minutie, qualités essentielles pour obtenir un cuir de qualité. L’autonomie et l’esprit d’équipe sont aussi développés, car le travail s’effectue souvent en binômes ou petites équipes.
L’endurance physique fait partie des prérequis. Le métier demande de rester debout plusieurs heures et de manipuler des charges parfois lourdes.
Durée et coût des formations
Type de formation | Durée | Coût approximatif | Public cible |
CAP Métiers du cuir | 2 ans | Gratuit (formation initiale) | Jeunes après la 3ème |
Bac Pro Métiers du cuir | 3 ans | Gratuit (formation initiale) | Jeunes après la 3ème |
BTS Métiers du cuir | 2 ans | Gratuit (formation initiale) | Titulaires du Bac |
Formation professionnelle courte | 3-6 mois | 3 000 à 8 000 € | Salariés, demandeurs d’emploi |
Mastère spécialisé ITECH | 1 an | 15 000 à 20 000 € | Ingénieurs, cadres |
La maîtrise complète du métier demande plusieurs années de pratique. Nous constatons que les personnes issues de familles de tanneurs progressent plus rapidement grâce à leur environnement familial.
Les coûts varient selon l’organisme et la région. Renseignez-vous sur les possibilités de financement : CPF, OPCO, aides régionales. Beaucoup d’entreprises financent aussi la formation de leurs futurs salariés.
Débouchés et secteurs qui recrutent
Le secteur du cuir recrute régulièrement, malgré sa taille relativement réduite. Plusieurs types d’employeurs s’intéressent aux corroyeurs tanneurs qualifiés.
Les tanneries industrielles constituent le premier débouché. Elles se concentrent principalement en Auvergne-Rhône-Alpes, avec des entreprises comme Haas ou Remy Carriat qui embauchent régulièrement.
Les maroquineries haut de gamme recherchent des spécialistes pour travailler des cuirs d’exception. Ces postes, souvent mieux rémunérés, demandent une expertise particulière.
L’industrie automobile utilise aussi des professionnels du cuir pour les sièges et habitacles de véhicules premium. BMW, Mercedes ou les constructeurs français font appel à des spécialistes.
Nous observons aussi des opportunités dans la restauration d’objets anciens, un secteur de niche mais en développement. Musées, antiquaires et particuliers recherchent des artisans capables de redonner vie à des cuirs historiques.
Salaire et évolution de carrière
La rémunération évolue avec l’expérience et la qualification. Un ouvrier débutant non qualifié gagne environ 23 000 € annuels. Avec une formation et de l’expérience, un ouvrier qualifié atteint 25 000 à 26 000 € par an.
Les techniciens expérimentés peuvent prétendre à 28 000-32 000 € annuels, surtout s’ils encadrent une équipe ou gèrent la production.
L’évolution de carrière offre plusieurs perspectives. Vous pouvez devenir responsable de production dans une tannerie, avec un salaire de 35 000 à 45 000 €. Les postes de contrôle qualité ou de développement de nouveaux produits sont aussi accessibles.
Certains professionnels créent leur propre atelier artisanal. Cette voie demande des compétences commerciales supplémentaires mais peut s’avérer très gratifiante.
Les métiers connexes offrent aussi des débouchés : opérateur en tannerie-mégisserie, mégissier spécialisé dans les peaux fines, retailleur de peaux.
Où trouver une formation de corroyeur tanneur ?
Plusieurs établissements proposent des formations de qualité selon votre projet et votre localisation.
L’Institut Textile et Chimique de Lyon (ITECH) reste la référence pour les formations supérieures. Situé à Lyon, il propose du BTS au Mastère spécialisé avec d’excellents taux d’insertion professionnelle.
Le Lycée professionnel Pravaz de Pont-de-Beauvoisin en Isère forme aux métiers du cuir depuis des décennies. Il offre CAP, BEP et Bac Pro avec de nombreux partenariats entreprises.
En région parisienne, le CFA des Compagnons du Devoir propose des formations en alternance appréciées des employeurs.
Pour la formation continue, consultez les GRETA de votre région. Ils organisent régulièrement des sessions courtes adaptées aux besoins locaux.
Les chambres de métiers proposent aussi des formations, notamment pour la création d’entreprise artisanale.
Conseils pour bien choisir sa formation
Le métier de corroyeur tanneur offre de belles perspectives pour qui accepte d’investir dans une formation solide. Nous vous conseillons de commencer par visiter des entreprises du secteur pour comprendre concrètement le métier.
Choisissez votre formation selon votre âge et votre projet. Les jeunes privilégieront la formation initiale complète, tandis que les adultes en reconversion opteront pour des parcours courts et intensifs.
Vérifiez que la formation propose des stages en entreprise. L’apprentissage pratique reste indispensable dans ce métier technique. Renseignez-vous aussi sur les taux d’insertion professionnelle de l’établissement.
N’hésitez pas à contacter les anciens élèves via LinkedIn ou les réseaux professionnels. Leurs témoignages vous éclaireront sur la réalité du métier et les débouchés.
Le secteur du cuir traverse une période de modernisation avec de nouveaux procédés plus respectueux de l’environnement. C’est le moment idéal pour rejoindre une profession qui allie tradition et innovation.